Challe va se rendre ...

A midi, Challe prend sa décision. Tout seul. Sans consulter le moindre de ses collaborateurs. Il va se rendre. Il convoque Boissieu et le charge d'aller à Paris négocier sa reddition avec l'Elysée.
Le colonel de Boissieu, qui approuve cette décision, n'arrivera jamais à temps à Paris car son avion sera détourné sur Tours où on le fera poireauter jusqu'à ce qu'à Alger la rébellion se soit effondrée.
Lorsqu'il a pris sa décision et donné ses ordres à Boissieu, Challe range ses dossiers, ses pipes et annonce son projet à Zeller, le seul avec qui il ait travaillé la main dans la main depuis le début de la révolte.
A 16 heures, Challe réunit les chefs de corps présents à Alger et qui l'ont soutenu jusqu'au bout : Saint-Marc, Robin, La Chapelle, Puga, etc. L'atmosphère est extraordinairement tendue. Les visages sont figés, les traits tirés. Challe se fait plus lourd, plus massif que jamais. Il mordille le tuyau de sa pipe pour cacher son émotion. Il porte une chemise et un pantalon kaki et ses pattes d'épaulettes à cinq étoiles. Pas une décoration.
« Messieurs, rentrez dans vos garnisons avec vos unités. L'affaire est finie. Nous avons échoué. Il faut maintenant en tirer les conséquences. Je ne vous laisserai pas payer seuls, rassurez-vous, ce n'est pas mon genre. »
Puis, tirant en vain sur sa pipe éteinte, Challe libère ses fidèles de la parole qu'ils lui ont donnée. Son dernier ordre est pour dire à Saint-Marc de ne pas dégager immédiatement le G.G. mais d'y assurer la protection de Salan et de Jouhaud qui y sont encore. Tout est consommé. L'affaire est jouée., Un à un, en silence, les commandants d'unité serrent la main à leur chef.

challe et la fin du putsch
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La fin du putsch
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